la parisienne Marie-Paule Belle
Elle publie en 2020 un livre “Comme si tu étais toujours là”, en souvenir de sa compagne d’alors, un bel hommage.
La chanson est une rencontre entre deux mondes, celui de la ville et celui de la campagne, par une jeune provinciale qui devient la parisienne, à une époque ou l’exode rural bat son plein : humour et dérision sur une musique enjouée, les deux volets de la chanson s’accompagnant parfaitement. La chanson aurait été créée pour une fête familiale et amicale de Françoise Mallet-Joris, une tradition annuelle. Sa destinée était de rester une chanson clin d’œil pour une fête intime, mais elle n’en deviendra pas moins son plus gros succès. Elle est incluse dans le troisième album de Marie-Paule Belle qui fera l’Olympia en1978 ainsi que d’autres grandes salles …parisiennes…
D’autres paroliers et pas des moindres ont écrit pour elle : Pierre Delanoë par exemple ou encore Serge Lama, avec lequel elle aura fait une tournée après l’avoir rencontré à l’Ecluse en 1975.
La chanson a été reprise notamment par Zaz qui a pu la chanter sur de nombreuses scènes internationales.
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Paroles de la parisienne de Marie-Paule Belle
Lorsque je suis arrivée dans la capitale,
J’aurais voulu devenir une femme fatale
Mais je ne buvais pas, je ne me droguais pas
Et je n’avais aucun complexe.
Je suis beaucoup trop normale, ça me vexe.
Je ne suis pas parisienne.
Ça me gêne, ça me gêne.
Je ne suis pas dans le vent.
C’est navrant, c’est navrant.
Aucune bizarrerie,
Ça m’ennuie, ça m’ennuie.
Pas la moindre affectation,
Je ne suis pas dans le ton.
Je ne suis pas végétarienne,
Ça me gêne, ça me gêne.
Je ne suis pas karatéka,
Ça me met dans l’embarras.
Je ne suis pas cinéphile,
C’est débile, c’est débile.
Je ne suis pas M.L.F.,
Je sens qu’on m’en fait grief,
M’en fait grief, m’en fait grief.
Bientôt j’ai fait connaissance d’un groupe d’amis
Vivant en communauté dans le même lit.
Comme je ne buvais pas, je ne me droguais pas
Et n’avais aucun complexe,
Je crois qu’ils en sont restés tout perplexes.
Je ne suis pas nymphomane,
On me blâme.
Je ne suis pas travesti,
Ça me nuit.
Je ne suis pas masochiste,
Ça existe.
Pour réussir mon destin,
Je vais voir le médecin.
Je ne suis pas schizophrène,
Ça me gêne.
Je ne suis pas hystérique,
Ça se complique.
« Oh! » dit le psychanalyste,
Que c’est triste.
Je lui dis: « Je désespère,
Je n’ai pas de goûts pervers,
De goûts pervers »
« Mais si », me dit le docteur en se rhabillant,
« Après ce premier essai, c’est encourageant.
Si vous ne buvez pas, vous ne vous droguez pas
Et n’avez aucun complexe,
Vous avez une obsession: c’est le sexe. »
Depuis je suis à la mode
Je me rôde
Dans les lits de Saint-Germain,
C’est divin
Je fais partie de l’élite,
Ça va vite
Et je me donne avec joie
Tout en faisant du yoga.
Je vois des films d’épouvante,
Je m’en vante
En serrant très fort la main
Du voisin
Me sachant originale,
Je cavale
J’assume ma libido.
Je vais draguer en vélo.
Maintenant je suis parisienne.
Je me surmène
Et je connais la détresse
Et le cafard et le stress.
Enfin à l’écologie,
Je m’initie
Et loin de la pollution,
Je vais tondre mes moutons…