Le poinçonneur des Lilas
C ‘est en revenant d’une soirée arrosée dans le 19ème arrondissement de Paris, que la chanson va prendre vie. Serge Gainsbourg discute avec un poinçonneur à l’entrée des quais de la station Porte des Lilas ( des agents poinçonnaient les billets en entrée des quais à cette époque). Gainsbourg écrit la chanson dans la nuit. C’est Michèle Arnaud la chanteuse qu’il accompagnait au piano en cabaret, qui découvre, en lui rendant visite chez lui, les paroles de la chanson posée négligemment sur le piano. Elle lui propose de chanter la chanson le soir même en public.
Ce sont les frères Jacques qui l’enregistrent et lui font connaître le succès. Gainsbourg enregistre lui-même un disque contenant la chanson. Il obtient le prix Charles-Cros… ah le talent !
Pour autant les chansons de Gainsbourg ne passent que très peu à la radio. C’est Boris Vian qui fait la promotion de l’album en écrivant un article dithyrambique dans le Canard Enchaîné et lui donne son élan… un soutien marquant par un des maîtres de Serge Gainsbourg!
Vidéo
Paroles
Le gars qu’on croise et qu’on n’ regarde pas
Y a pas de soleil sous la terre
Drôle de croisière
Pour tuer l’ennui j’ai dans ma veste
Les extraits du Reader Digest
Et dans ce bouquin y a écrit
Que des gars se la coulent douce à Miami
Pendant ce temps que je fais le zouave
Au fond de la cave
Paraît que y a pas de sot métier
Moi je fais des trous dans des billetsJe fais des trous, des petits trous, encore des petits trous
Des petits trous, des petits trous, toujours des petits
trous
Des trous de seconde classe
Des trous de première classe
Je fais des trous, des petits trous, encore des petits trous
Des petits trous, des petits trous, toujours des petits
trous
Des petits trous, des petits trous,
Je suis le poinçonneur des Lilas
Pour Invalides changer à Opéra
Je vis au cœur de la planète
J’ai dans la tête
Un carnaval de confettis
J’en amène jusque dans mon lit
Et sous mon ciel de faïence
Je ne vois briller que les correspondances
Parfois je rêve je divague
Je vois des vagues
Et dans la brume au bout du quai
Je vois un bateau qui vient me chercherPour me sortir de ce trou où je fais des trous
Des petits trous, des petits trous, toujours des petits
trous
Mais le bateau se taille
Et je vois que je déraille
Et je reste dans mon trou à faire des petits trous
Des petits trous, des petits trous, toujours des petits
trousDes petits trous, des petits trous,
Des petits trous, des petits trousJe suis le poinçonneur des Lilas
Arts-et-Métiers direct par Levallois
J’en ai marre j’en ai ma claque
De ce cloaque
Je voudrais jouer la fille de l’air
Laisser ma casquette au vestiaire
Un jour viendra j’en suis sûr
Où je pourrais m’évader dans la nature
Je partirai sur la grande route
Et coûte que coûte
Et si pour moi il n’est plus temps
Je partirai les pieds devantJe fais des trous, des petits trous, encore des petits trous
Des petits trous, des petits trous, toujours des petits
trous
Y a de quoi devenir dingue
De quoi prendre un flingue
Se faire un trou, un petit trou, un dernier petit trou
Un petit trou, un petit trou, un dernier petit trou
Et on me mettra dans un grand trou
Où je n’entendrai plus parler de trou plus jamais de trou
De petits trous de petits trous de petits trous