Jacques Brel Amsterdam
Une inspiration ou plus?
Jacques Brel l’a écrite en bord de mer méditerranéenne, loin d’Amsterdam en fait !
Il semblerait bien qu’il se soit inspirée d’un air traditionnel anglais. On pourra se faire une idée de la proximité des deux mélodies ci-dessous… un plagiat ? on dira au pire un petit plagiat car on aime Jacque Brel !! mais quand même… des similitudes non ?
C’est en 1964 qu’il l’interprète pour la première fois à l’Olympia. Il voulut la chanter en toute première partie du spectacle, au moment le moins important pour une chanson peu importante pour lui. Et ce fût une remarquable succès, une surprise pour Jacques Brel. Incroyable succès dans la salle, mais également auprès des auditeurs, puisque la soirée passait en direct à la radio. Un vrai tsunami auprès du public pour une ville Amsterdam, dont le nom vient de Dam qui signifie une digue et Amster, le nom d’un fleuve canalisé comme savent le faire les hollandais… paradoxe…
Sur-jouée ou plutôt sur-chantée pour certains, interprétation admirable pour d’autres, comme savait le faire Jacques Brel, elle a été enregistrée en live à cette occasion mais jamais en studio (enregistrée une nouvelle fois à l’Olympia en 66). C’est l’une des rares chansons que Jacques Brel a accepté de faire deux fois lors d’un spectacle sur demande du public.
A souligner lors du Disquaire Day d’avril 2019, une version inédite ( de 1965) de la chanson a été présentée. Elle aurait été l’objet d’un pressage limité à 700 exemplaires seulement. Un arrangement nouveau avec contrebasse et piano uniquement.
Alors Amsterdam Jacques Brel, petit plagiat ou pas ?
… à vous de juger ou plutôt d’écouter…
« Greensleeves » l’air traditionnel anglais
et Amsterdam de Jacques Brel
Paroles de Jacques Brel Amsterdam
« Dans le port d’Amsterdam
Y a des marins qui chantent
Les rêves qui les hantent
Au large d’Amsterdam
Dans le port d’Amsterdam
Y a des marins qui dorment
Comme des oriflammes
Le long des berges mornes
Dans le port d’Amsterdam
Y a des marins qui meurent
Pleins de bière et de drames
Aux premières lueurs
Mais dans le port d’Amsterdam
Y a des marins qui naissent
Dans la chaleur épaisse
Des langueurs océanes
Dans le port d’Amsterdam
Y a des marins qui mangent
Sur des nappes trop blanches
Des poissons ruisselants
Ils vous montrent des dents
A croquer la fortune
A décroisser la lune
A bouffer des haubans
Et ça sent la morue
Jusque dans le coeur des frites
Que leurs grosses mains invitent
A revenir en plus
Puis se lèvent en riant
Dans un bruit de tempête
Referment leur braguette
Et sortent en rotant
Dans le port d’Amsterdam
Y a des marins qui dansent
En se frottant la panse
Sur la panse des femmes
Et ils tournent et ils dansent
Comme des soleils crachés
Dans le son déchiré
D’un accordéon rance
Ils se tordent le cou
Pour mieux s’entendre rire
Jusqu’à ce que tout à coup
L’accordéon expire
Alors le geste grave
Alors le regard fier
Ils ramènent leur batave
Jusqu’en pleine lumière
Dans le port d’Amsterdam
Y a des marins qui boivent
Et qui boivent et reboivent
Et qui reboivent encore
Ils boivent à la santé
Des putains d’Amsterdam
De Hambourg ou d’ailleurs
Enfin ils boivent aux dames
Qui leur donnent leur joli corps
Qui leur donnent leur vertu
Pour une pièce en or
Et quand ils ont bien bu
Se plantent le nez au ciel
Se mouchent dans les étoiles
Et ils pissent comme je pleure
Sur les femmes infidèles
Dans le port d’Amsterdam
Dans le port d’Amsterdam.»
Écrit par Serge Para
ma chanson française